Le colibri est un oiseau fascinant détenant tous les records : il est le plus petit oiseau au monde, il réalise jusqu’à 100 mouvements d’ailes par seconde mais c’est aussi le seul oiseau à pouvoir voler à reculons !
Cet oiseau est aussi appelé oiseau-mouche en raison de sa petite taille et de ses battements d’ailes rapides, à la façon d’une mouche. Il n’y a donc pas de différence sauf au niveau de l’appellation. Découvrons ensemble ce magnifique spécimen.
Présentation de l’oiseau-mouche
Le colibri (de son nom scientifique Cynanthus latirostris) appartient à la famille des Trochilidés. C’est le plus petit oiseau du monde qui ne vit que sur le continent Américain. Il existe plus de 300 espèces de colibris. Ce petit oiseau dispose d’un long et pointu bec qui peut aller jusqu’à 10 centimètres.
Sa morphologie varie selon l’espèce : le plus petit des oiseaux-mouches, le colibri d’Elena ou colibri-abeille, mesure 5 centimètres pour 2 grammes. On le trouve uniquement à Cuba. Il y a aussi le colibri géant, qui, lui, vit dans les Andes. Il pèse aux alentours de 18 grammes pour environ 20 centimètres de long. Il existe également le colibri porte-épée qui a le bec plus long (8 cm) que son corps, vivant dans les Andes tropicales.
L’anatomie du colibri est tout aussi intéressante avec un cerveau qui représente 4,2 % de son poids, un véritable record parmi tous les oiseaux. Il en va de même pour son cœur qui constitue 2,4 % de sa masse corporelle.
En matière de plumage, on peut dire que les colibris sont hauts en couleur. En effet, ils ont des plumes colorées avec des nuances allant du vert au bleu en passant par le rouge, le violet, le jaune ou l’orange. Comme pour sa morphologie, la couleur du plumage est différente d’une espèce à une autre.
Le colibri : un petit oiseau incroyable
L’oiseau-mouche est vraiment un oiseau surprenant qui présente bien des particularités.
Sa température corporelle est variable
L’oiseau-mouche a une température corporelle qui peut atteindre les 40°. Pour la faire baisser, l’oiseau respire plus de mille fois par minute lorsqu’il vole et environ 200 fois par minute au repos.
Pendant sa phase de sommeil, il entre en torpeur, un type de léthargie, durant lequel sa respiration et ses battements du cœur chutent. Sa température corporelle descend alors à 21° ce qui a pour conséquence, que, même face à un prédateur, l’oiseau ne peut pas réagir.
Un oiseau très performant en vol stationnaire
Le vol stationnaire est l’une des activités les plus énergivores qui soit. Pour réaliser une telle posture acrobatique, un être humain devrait manger 80 kilocalories par minute. Le colibri, lui, a la capacité de voler sur place le temps de consommer le nectar des fleurs, telle une sorte de grande abeille. Cet oiseau peut alors boire deux fois son poids en nectar. Il peut réaliser cette prouesse grâce à ses ailes hélicoïdales qui peuvent effectuer 50 à 150 battements d’ailes par seconde. Ces battements produisent même un bourdonnement distinct à chaque espèce.
C’est l’unique oiseau au monde qui peut voler à reculons
Du fait de ses ailes uniques, l’oiseau-mouche peut voler très vite. Des études américaines ont montré que sa vitesse moyenne est de 56 km/heure. Il peut même réaliser des pointes à 97 km/heure. Une telle vitesse est possible grâce à la masse de son muscle pectoral qui représente entre 20 et 30 % de son poids contre seulement 5 % chez un être humain.
Grâce à ses battements d’ailes ultra-rapides, le colibri peut, non seulement voler sur place, mais aussi reculer, une performance qui lui est unique puisque lui seul sait battre des ailes de haut en bas, comme tous les oiseaux, mais le colibri peut également faire l’inverse, soit un battement de bas en haut, lui permettant alors de voler à reculons.
Une vision d’exception
La rétine de la majorité des oiseaux dispose de 4 différents cônes de couleur, soit un de plus que chez un homme. L’oiseau-mouche, lui, peut percevoir toutes sortes de couleur, mais également de la lumière ultraviolette. Ces spécificités le rapprochent particulièrement des insectes pollinisateurs.
L’Amérique : le territoire unique du colibri
Comptant environ 300 espèces, l’oiseau-mouche vit exclusivement sur le continent américain, soit en Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Si l’Équateur regorge la plupart des espèces, on peut tout de même le trouver dans des environnements diversifiés : haute montagne, forêt vierge, plaine, régions arides, etc. Toutefois, le colibri n’apprécie pas les forêts tropicales qui manquent souvent de fleurs, sa nourriture favorite. Il préfère les endroits avec des buissons, soit à moins de 5 mètres du sol où il adore nicher.
L’alimentation et l’habitat du colibri
Ce petit oiseau réalisant de grandes dépenses énergétiques, il doit beaucoup manger pour faire face à cela. Même s’il ingurgite occasionnellement des insectes, il se nourrit principalement du nectar des fleurs de couleur. Pour cela, il peut aller visiter jusqu’à 1 000 fleurs en une seule journée.
Pour récolter du nectar, le colibri ne se pose pas sur la fleur, mais fait du vol stationnaire. Il plonge son long et fin bec dans la fleur pour ensuite aspirer le suc avec sa langue. Cette dernière a d’ailleurs, la particularité d’être en forme de W tout en étant longue et dotée de poils, des caractéristiques qui permettent à l’oiseau de retenir les sucs des plantes. Le colibri peut donner jusqu’à 13 coups de langue par seconde, un exploit non ? C’est le seul oiseau pollinisateur pour certaines plantes.
Quant à son nid, le colibri le construit en 5 à 10 jours. Il privilégie les emplacements sous des feuilles vertes, à l’abri du soleil et de la pluie. En fonction des critères d’humidité et de température, on peut trouver des nids perchés à plusieurs mètres de haut, tandis que d’autres sont établis à quelques centimètres du sol.
Le nid est souvent de petite taille et sa structure est semblable à l’aspect d’une coupelle conçue avec des tigelles, des brins d’herbe, des fibres, de la mousse, de la bourre et des débris d’écorce. Néanmoins, on trouve chez certains spécimens des nids plus volumineux, pouvant faire 20 fois la taille du volatile.
La reproduction de l’oiseau-mouche
Lors de la période de reproduction, le colibri mâle effectue sa parade nuptiale à grand renfort de vols aériens et de sons. La femelle qui tombe sous son charme manifeste son attention en demeurant immobile sur sa branche tout en poussant de petits cris. Avec sa curiosité aiguisée, le mâle la rejoindra pour la copulation. À la fin de cette dernière, les partenaires se séparent et le mâle ira se reproduire avec d’autres femelles tout au long de la saison des amours.
Généralement, le colibri mâle ne fait son apparition que pour l’accouplement, puis il laisse la femelle avoir toutes responsabilités, à savoir la conception du nid, l’incubation et l’élevage des oisillons.
La femelle du colibri pond en moyenne deux œufs sur 2 jours et elle les couve durant 16 à 19 jours. Ses oisillons naissent quasiment aveugles et nus et leur taille ne dépasse même pas un centimètre. Ils n’ouvriront leurs yeux qu’après 10 jours.
La mère nourrit ses nouveaux-nés avec des insectes, 2 fois par heure, durant une à deux semaines. Les petits oisillons vont ensuite s’éloigner du nid une vingtaine de jours après leur naissance. Précisons que la femelle les nourrit encore les 3 semaines qui suivent leur départ du giron maternel.
Quels sont les prédateurs du colibri ?
Le colibri n’a presque pas de prédateurs en raison de sa petite taille, son vol vif, sa témérité et son agressivité. Il parvient efficacement à fuir à ses prédateurs naturels, d’autant plus qu’il n’hésite pas à les attaquer avec son bec.
Il existe tout de même de plus grosses espèces d’oiseaux-mouches qui sont la proie de serpents arboricoles ou de faucons. Ces prédateurs passent souvent en action lorsque l’oiseau est en torpeur.
Localement, les activités humaines peuvent mettre en péril le colibri à cause de la destruction de son milieu naturel, engendrant alors la réduction de sa nourriture.
Quoi qu’il en soit, les oiseaux-mouches ne sont pas des oiseaux en danger d’extinction à l’heure actuelle.
En fin de compte, la question de savoir s’il faut appeler ces merveilleuses créatures des colibris ou des oiseaux-mouches est principalement une question de terminologie et de région géographique. Bien que les deux termes soient utilisés pour décrire ces petits oiseaux étonnants, ils font référence à la même famille d’oiseaux qui partagent des caractéristiques communes, notamment leur petite taille, leur vol agile, leur régime alimentaire à base de nectar et leur plumage coloré.
Ajouter un commentaire