Animaux Domestiques

Élever des moutons : conseils, besoins, réglementation

Les moutons sont des animaux qu’on trouve partout dans le monde. Utiles sous différents aspects, leur élevage ne se limite plus aux fermes, puisqu’on peut très bien en avoir dans son jardin. Il faut cependant se poser les bonnes questions avant d’adopter cet animal, notamment pour connaître ses besoins et faire en sorte qu’il soit épanoui dans votre jardin. Nous avons donc fait le point sur les conditions requises pour élever un mouton chez soi et vous aider à trouver les réponses à vos questions.

Pourquoi adopter un mouton ?

Naturellement sympathique, le mouton est un ovin qui se présente comme une bête attachante qui peut faire preuve d’affection. Associée à une durée de vie assez longue (entre 10 et 12 ans), adopter  un mouton revient à avoir un compagnon de vie pendant plusieurs années.

La première chose à laquelle on pense quand on souhaite adopter un mouton, c’est le fait que c’est un animal très utile au jardin ! En effet, il passe ses journées à brouter et remplace donc facilement la tondeuse à gazon. Sans compter qu’il élimine certaines mauvaises herbes causant des allergies chez l’humain.

On peut également adopter un mouton pour pouvoir récolter de la laine et avoir du lait ou de la viande. Autre détail : ses excréments sont un bon engrais pour le potager.

Compte tenu de tous ces avantages, le mouton peut être considéré comme un véritable atout du développement de l’éco-pâturage.

Comment bien choisir un mouton ?

La race

On compte un peu moins d’une cinquantaine de races de moutons en France. Il faut choisir la race en fonction de ce que vous souhaitez obtenir de l’animal.

Si vous voulez un mouton d’ornement ou pour entretenir un jardin, il convient de choisir des races rustiques, moins exigeantes en matière d’alimentation, comme les petits moutons d’Ouessant, (environ 18 kilos et moins de 50 cm au garrot), ou le mouton de Jacob (qui a la particularité d’avoir 2 à 6 cornes). Il y a aussi la Zwartbles, réputée pour être particulièrement sociable et affectueuse et la Racka, avec ses belles cornes en spirale.

La Grivette est un mouton très docile qui est aussi une très bonne laitière, ainsi que la Thônes ou la Marthod, deux races qui produisent aussi beaucoup de lait. La Lacaune est la race dont on utilise le lait pour fabriquer le fromage de Roquefort, c’est donc une bonne laitière, tout comme les Manech.

Pour la laine, il faut privilégier le mouton Mérinos ou les brebis Solognotes, avec une épaisse toison adaptée à la tonte. La Rava, une race de montage, offre aussi une laine épaisse.

Enfin, les races recommandées pour avoir de la bonne viande d’ovin sont les Southdown, les North County, les Dorset Down, les Suffolk ou encore les Hampshire.

Avant d’adopter un mouton, quel que soit l’usage que vous souhaitez en faire et la race que vous souhaitez, il faut savoir d’abord qu’il est nécessaire d’en avoir au moins 2, le mouton n’étant pas un animal qui supporte la solitude. Il faut donc être sûr de votre décision et vous informer auprès de l’éleveur sur son caractère, ses besoins et ses atouts.

Son profil

Il est conseillé d’adopter les moutons jeunes, juste après leur sevrage. De cette manière, ils pourront facilement s’habituer à un nouvel environnement, mais aussi à de nouveaux compagnons. Toutefois, on peut adopter un ovin adulte, comme une brebis de réforme, une race rustique qui est peu coûteuse.

Pour ce qui est du sexe, le mâle comme la femelle présente chacun des atouts et des inconvénients. Concernant le bélier, il est vigoureux et sa force et son poids peuvent effrayer. Il dégage également une odeur puissante qui peut déranger. En outre, certains béliers peuvent être un peu agressifs. Quant à la brebis, elle est plus petite et plus douce qu’un mâle de la même race. Le principal souci est qu’elle est sujette à des grossesses nerveuses qui la perturbent. Pour éviter ces désagréments, il serait judicieux d’adopter un bélier castré. De plus, ce dernier est plus doux et calme.

Autre détail important : le mouton n’est pas à élever seul dans son jardin. En effet, c’est une bête grégaire qui ne supporte pas la solitude. Il faut alors pouvoir l’élever avec un autre mouton, une chèvre ou encore un âne. L’idéal étant d’avoir un troupeau de 4 à 5 ovins… si cela est possible bien sûr. Dans ce cas, si vous comptez adopter un mâle, il convient de l’accompagner de 2 brebis au minimum.

L’habitat du mouton

Pour son bien-être, il faut prévoir une certaine surface et des aménagements pour accueillir un mouton.

Le terrain

Il faut prévoir au minimum 200 à 300 m² de terrain pour chaque ovin. En tenant compte d’un enclos et du besoin de rotation sur 2 pâtures, beaucoup d’éleveurs conseillent tout de même une surface de 2 000 m² pour 2 moutons. Il faut une prairie bien drainée, sans oublier la rotation entre les pâturages pour éviter le surpâturage et le développement de parasites.

La clôture

Il est important de clôturer le terrain pour protéger les ovins des prédateurs et éviter qu’ils s’échappent. La clôture doit être vérifiée régulièrement, car les moutons, surtout ceux à cornes, peuvent s’y coincer la tête. Inutile de préciser, qu’il faut, bien entendu, éviter d’utiliser des fils barbelés et des treillis électrifiés.

L’abri et les locaux

En plein air, les moutons doivent bénéficier d’un abri les protégeant du soleil, du vent et des intempéries. L’abri peut être une cabane en bois ou être naturel, comme une rangée d’arbres, une haie ou un sous-bois.

Concernant les bergeries où les ovins passent l’hiver, elles doivent disposer d’une litière confortable et d’un sol propre et sec. Pareil pour les accès aux prés et aux entrées dans les bâtiments. Les locaux doivent être ventilés convenablement pour que le taux d’humidité se limite entre 70 et 80 %. Les moutons ne doivent pas être attachés en permanence, mais bénéficier d’une certaine liberté.

Que ce soit en plein air ou dans la bergerie, les moutons doivent accéder à de l’eau en permanence, car ils boivent entre 5 et litres d’eau par jour.

Les conditions de températures

Les moutons sont naturellement résistants aux très basses températures. Toutefois, le niveau de résistance dépend de différents facteurs, comme l’âge, la race, l’état d’engraissement et l’état du pelage. Ce dernier est certainement le facteur le plus déterminant. En effet, un mouton doté d’une épaisse toison peut supporter jusqu’à – 15 °C, tandis qu’un autre qui est tondu nécessite une protection contre le froid. Si vos ovins se serrent entre eux, c’est qu’ils ont froid. S’ils sont en extérieur, c’est le moment de les faire rentrer dans la bergerie.

Les fortes chaleurs sont mal supportées par les moutons, notamment s’ils ne sont pas tondus puisque la laine empêche la sueur de s’évaporer. Ils peuvent même mourir d’un coup de chaleur. La tonte n’est donc pas à négliger et doit avoir lieu au printemps. Quand il fait très chaud, il est utile que les moutons puissent s’abriter et se mettre à l’ombre.

L’alimentation du mouton

En période printanière et automnale, les moutons trouvent essentiellement leur nourriture sur les prairies naturelles. Mais durant l’hiver, l’herbe se fait plus rare et il faut alors leur apporter de l’énergie supplémentaire en ajoutant du foin et des céréales. Il faut bien entendu acheter un mélange adapté aux ovins et le distribuer raisonnablement. N’hésitez pas à demander conseil à un éleveur.

Les moutons ont également besoin de sels minéraux. Il leur faut donc une pierre à sel qui leur apportera ce dont ils ont besoin.

Quand il y a production de lait, les brebis doivent bénéficier de compléments alimentaires, comme des céréales par exemple.

La bergerie doit être bien équipée, pour que tous les animaux puissent manger en même temps (si vous avez plusieurs moutons). Elle doit être tenue propre et la nourriture non consommée doit être jetée. L’eau des abreuvoirs doit être renouvelée chaque jour.

Comment savoir si un mouton est en bonne santé ?

On reconnaît un ovin en bonne santé par sa vivacité, sa toison belle et uniforme, ses yeux brillants et nets et ses bonnes dents. Il a également un bon appétit, une rumination normale et ses mouvements sont libres. Par ailleurs, sa température normale est comprise entre 38,5 °C et 39,5 °C.

Un mouton malade se caractérise par un comportement léthargique et le fait qu’il se tienne  à l’écart des autres.

Certaines maladies sont plus fréquentes :

  • les diarrhées causées par des maladies ou parasites intestinaux
  • la torsion d’intestin ou d’estomac suite à une course
  • une infection respiratoire caractérisée par des écoulements nasaux
  • des tremblements provoqués par une acidose (maladie métabolique due à une perturbation digestive)
  • une affection de la laine par des mites ou des puces
  • des boiteries, entraînées par un terrain escarpé ou par un mauvais entretien de ses onglons
  • des problèmes neurologiques causés par des bactéries comme la Listeria qui fait que le mouton ait la tête penchée

Quel entretien pour un mouton ?

Adopter un mouton sous-entend lui apporter les soins nécessaires à son bien-être et pour une bonne santé

La tonte

Un mouton doit être tondu au moins une fois par an, au printemps. La tonte doit, de préférence, être confiée à un professionnel.

La protection contre les parasites

Le mouton est un animal sensible aux parasites intestinaux et doit être régulièrement vermifugé.

Après la tonte, le mouton est plus exposé aux parasites externes. Un traitement contre les poux et la gale est alors préconisé.

L’entretien des onglons

Les onglons du mouton doivent être taillés au moins une fois par an, lors de la tonte par exemple. Par la même occasion, il convient d’examiner ses tétines, son ventre et ses aisselles pour détecter la présence de parasites externes.

Quelles sont les démarches et réglementations pour adopter un mouton ?

L’acquisition d’un premier mouton vous fait devenir administrativement un éleveur. Depuis 2005 (décret du 13 décembre), toute personne qui détient un ou plusieurs moutons doit posséder un numéro national d’exploitation à 8 chiffres. Il peut être obtenu auprès des Établissements de l’élevage (EDE), présents dans tous les départements. La Chambre d’Agriculture ou la Maison de l’élevage de votre département peuvent vous aider dans les démarches.

Depuis 2001, les moutons doivent être identifiés en portant une boucle d’identification à l’oreille, ceci avant l’âge de 6 mois.

Lors de démarches déclaratives auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations), il vous est demandé de désigner un vétérinaire  sanitaire qui a pour charge de réaliser une prise de sang afin de certifier que vos moutons ne présentent aucun risque à la brucellose ovine. (sauf si vous avez moins de 6 moutons)

Vous devez également tenir à jour un registre d’élevage. Tous les soins apportés aux animaux doivent également être consignés.

Adopter un mouton est donc tout à fait possible, à condition de pouvoir lui offrir un espace suffisant et les soins dont il a besoin. Cela représente aussi un certain coût financier dont il faut tenir compte, sans compter qu’il est indispensable de respecter la réglementation.  Une adoption qui nécessite donc de bien réfléchir auparavant.

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