Votre chien est revenu de sa promenade avec une tique dans le pelage ? Ce type de parasite est malheureusement fréquent et désormais présent presque tout au long de l’année. Or, en raison des virus et des bactéries qu’elle peut transmettre à votre petit compagnon, il ne faut pas prendre la morsure de la tique à la légère. Dans ce dossier, nous vous donnons nos astuces pour les éviter et de précieux conseils pour les retirer avec efficacité et sans risque !
La tique du chien : qui est ce parasite ?
La tique est un grand acarien qui mesure entre 1 mm et 3 mm à l’état normal et jusqu’à 1,5 cm à 2 cm une fois gorgée de sang. De couleur beige à noire, il en existe trois principales espèces en France :
- l’Ixodes, présente partout ;
- la Dermacentor, moins répandue dans le sud-est de la France, qui se plait dans les bords de rivières et les prés ;
- la Rhipicephalus, principalement dans le Sud-Est, très friande des jardins et des chenils.
La tique vit dans la végétation, aussi bien dans les haies, les arbres et arbustes des jardins que dans les bois, les forêts, les champs et les bordures de chemins. Lorsqu’un hôte passe à sa portée, humain ou animal, elle s’accroche à sa peau ou elle se laisse tomber sur lui. Elle se fixe ainsi sur le pelage du chien et elle cherche un endroit où la peau est la plus fine afin de s’y fixer. Elle s’installe donc principalement au niveau de la tête et du cou, avec une préférence pour les oreilles et le contour des yeux, mais également au niveau de l’aine, des aisselles et des espaces entre les doigts et les coussinets. Toutefois, certaines tiques se montrent moins délicates et mordent là où elles le peuvent.
Une fois en place, la tique mord son hôte pour se nourrir de son sang. La quantité qu’elle prélève est infime pour le chien, mais elle gonfle et elle finit par se décrocher toute seule pour aller pondre ses œufs dans la nature, après deux à trois jours de repas en moyenne.
En général, la tique préfère les températures ambiantes entre 0°C et 20°C, mais les changements climatiques font que l’on peut désormais la croiser tout au long de l’année ou presque et sur l’ensemble du territoire français.
Il faut savoir que la tique représente un vrai risque pour les chiens en raison des maladies qu’elle peut leur transmettre. Ces parasites ne sont pas elles-mêmes la source de ces pathologies, mais le risque existe lorsque la tique est elle-même déjà infectée par une bactérie ou un virus et qu’elle le transmet à son hôte lors de sa morsure. Il faut donc faire preuve d’une grande vigilance avec ses animaux et surveiller très régulièrement le pelage de son petit compagnon, voire systématiquement au retour d’une promenade !
Quels sont les dangers de la tique pour le chien ?
Nous l’avons dit, lorsqu’une tique est infectée par un virus ou une bactérie, elle peut transmettre la maladie à son hôte. Ces acariens sont donc responsables de plusieurs pathologies graves, voire mortelles pour nos amis les toutous. En voici les principales.
Le risque de réaction allergique
Bien souvent, la présence des tiques passe inaperçue, car la majorité des chiens n’y réagissent pas. En effet, contrairement aux puces qui provoquent des démangeaisons, les tiques ont une morsure indolore. Pourquoi ? Parce qu’en piquant leur hôte, elles injectent leur salive qui permet d’insensibiliser totalement la zone, et ce, afin de se nourrir sereinement, sans être dérangées. Intelligent, n’est-ce pas ?
Toutefois, certains toutous manifestent tout de même une réaction allergique plus ou moins grave au contact de leur salive.
Les symptômes sont alors les suivants :
- un urticaire ;
- une dermatite ;
- un œdème ;
- un choc anaphylactique.
La piroplasmose
Cette maladie vectorielle est malheureusement répandue, avec une moyenne de 140 000 nouveaux cas par an. Provoquée par un parasite sanguin protozoaire, le Babesia, elle entraine une destruction des globules rouges du chien et de graves dommages au niveau de ses principaux organes.
L’animal malade manifeste les symptômes suivants :
- une fièvre élevée (plus de 40°C) ;
- une grande fatigue ;
- des urines foncées ;
- des muqueuses claires.
Si l’animal n’est pas pris en charge avec un traitement adapté, il peut perdre la vie. Toutefois, il faut savoir qu’il existe un vaccin pour protéger le chien contre la piroplasmose, avec un rappel tous les 6 mois ou tous les 12 mois.
La maladie de Lyme ou borréliose
La maladie de Lyme est identique chez le chien et l’homme. Elle est transmise par une bactérie, la Borrelia burgdorferi, que la tique injecte dans le sang de son hôte en le mordant. Toutefois, la transmission est généralement opérée lorsque le parasite reste accroché à la peau du chien plus de 48 heures, raison pour laquelle il faut veiller à la retirer le plus rapidement possible.
Le chien malade peut manifester les symptômes suivants :
- une fièvre plus ou moins forte ;
- une grande fatigue ;
- une perte d’appétit ;
- des vomissements ;
- une inflammation ganglionnaire ;
- des douleurs articulaires ;
- des troubles neurologiques.
La maladie de Lyme est malheureusement difficile à détecter, car elle a tendance à se déclarer longtemps après la morsure, en moyenne entre 2 mois et 6 mois. Il est donc complexe de la diagnostiquer lorsque l’on a oublié que l’animal avait été mordu ou si la tique n’a pas été détectée.
L’ehrlichiose
Cette maladie infectieuse grave, voire mortelle, est véhiculée par une bactérie transmise par la tique brune. Celle-ci provoque une infection du sang importante au fil de la multiplication des bactéries dans la circulation sanguine du chien. Elle est elle aussi difficile à détecter, car elle se manifeste généralement environ 30 jours après la morsure.
D’ordre général, une phase aiguë se développe, avec les symptômes suivants :
- une forte fièvre (plus de 39°C) ;
- une grande fatigue ;
- une perte d’appétit ;
- une perte de poids.
Il est ensuite fréquent que la pathologie devienne chronique et qu’elle se manifeste par période. Dans ce cas, les signes cliniques observés sont les suivants :
- des troubles digestifs (vomissements, diarrhées, etc.) ;
- une inflammation articulaire ;
- la formation d’hématomes sur le ventre ;
- la présence de sang dans les urines et au niveau des muqueuses.
L’anaplasmose
Cette maladie est provoquée par une bactérie, l’Anaplasma phagocytophilum, notamment lorsque la tique infectée reste plus de 24 heures en place. Les signes cliniques se manifestent entre 7 et 14 jours après la morsure et peuvent être les suivants :
- une fièvre modérée à élevée ;
- une grande fatigue ;
- une perte d’appétit ;
- des douleurs articulaires ;
- des troubles digestifs (vomissements, diarrhées, etc.).
Comment retirer une tique chez le chien ?
Vous l’aurez compris, il est important de retirer une tique le plus rapidement possible. Il est donc nécessaire de vérifier régulièrement le pelage de votre petit compagnon, notamment après chaque promenade, pour ôter les parasites aussitôt.
Attention, car pour retirer une tique accrochée à la peau de votre chien, il faut être prudent. La technique est simple quand on est équipé du bon outil, mais il faut bien la réaliser pour éviter que la tête de l’acarien reste plantée ou de l’écraser pendant l’opération, car le contenu de son estomac se libérerait dans l’organisme du chien avec toutes les bactéries et tous les virus qu’il contient.
Munissez-vous d’un tire-tique, un petit objet indispensable vendu en pharmacie, en animalerie ou en grande surface pour un budget de l’ordre de 2 euros à 7 euros. Si vous vous faites mordre, il vous sera utile aussi, car il convient à tous les membres du foyer, humains et animaux !
La procédure à suivre est la suivante :
- installez-vous confortablement avec votre chien, dans un endroit calme ;
- faites-vous aider d’un tiers pour le maintenir et/ou le rassurer s’il est agité ;
- écartez bien son pelage autour de la tique ;
- insérez le crochet en le glissant entre la tique et la peau du chien ;
- ne tirez pas, mais effectuez un mouvement rotatif comme pour dévisser la tique afin de la décrocher sans risque ;
- vérifiez que la tique a été retirée en entier ;
- désinfectez soigneusement la zone de la morsure.
Attention ! Le fait de retirer la tique ne la tue pas ! Emprisonnez-la dans du ruban adhésif ou une boite hermétique et jetez-le à la poubelle.
Il est possible que la zone de la piqure soit rouge et légèrement enflée. C’est une réaction inflammatoire normale à la morsure de la tique. Cela devrait rapidement disparaitre, mais surveillez bien la zone et le comportement de votre animal dans les jours qui suivent. En cas de doute, si le phénomène persiste, si la zone inflammatoire s’étend ou si des symptômes apparaissent, consultez le vétérinaire sans attendre.
Comment retirer une tique sans tire-tique ?
Si vous n’avez pas de tire-tique, vous pouvez vous rendre chez le vétérinaire sans attendre pour lui demander de la retirer. Sinon, vous pouvez tenter une autre méthode.
Munissez-vous de gants jetables, car la tique, une fois libérée, cherchera un nouvel hôte pour se nourrir et puisque vos doigts sont à sa portée… vous pourriez bien être le prochain au menu !
Cette technique n’est toutefois possible que si la tique a atteint un certain volume. Il vous faut être extrêmement vigilant pour ne pas écraser le parasite, qui répandrait alors son contenu dans l’organisme de votre toutou.
Saisissez-la délicatement entre vos doigts sans la serrer et tournez très doucement pour la dévisser. Cela va détacher ses crochets et permettre de l’ôter en totalité.
Débarrassez-vous du parasite comme indiqué précédemment et désinfectez bien la zone de la morsure. Lavez-vous les mains pour éviter une réaction inflammatoire au contact de la salive de la tique.
Que faire si la tête de l’animal reste plantée dans l’épiderme ?
Dans la manœuvre, si vous n’avez pu retirer que le corps de la tique, sa tête sera donc restée plantée dans l’épiderme de votre toutou. Extraire les crochets de la tête est très difficile, car bien souvent, seul un point de couleur noire est visible à l’endroit de la morsure.
Désinfectez bien la zone avec de la Biseptine, de la Bétadine diluée à 10 % ou de la Chlorhexidine diluée à 5 %. Si la tête dépasse un peu, désinfectez une pince à épiler et tentez de la retirer comme vous le feriez avec une écharde. Sinon, laissez-la en place, la tique ne pourra pas repousser, contrairement aux idées reçues !
En revanche, surveillez soigneusement la zone pendant au moins une bonne semaine. Si vous constatez un gonflement persistant ou si vous avez le moindre doute, consultez votre vétérinaire. Il pourra examiner la morsure et prescrire à votre toutou un traitement adapté en cas de besoin.
Quels sont les gestes à NE surtout PAS faire !
Les morsures de tiques sont sujettes à de nombreuses idées reçues qui peuvent conduire à de mauvais gestes, même en voulant bien faire. Voici les erreurs à éviter.
- Ne tirez pas sur la tique ! Vous risqueriez, comme nous l’avons dit, de laisser la tête en place et/ou de libérer le contenu du parasite – avec tous les virus et toutes les bactéries qu’il contient – dans l’organisme de votre toutou.
- Ne pincez pas la tique ! Ce, pour les mêmes raisons que précédemment.
- Ne retirez pas une tique avec une pince à épiler ! Là encore, pour les mêmes raisons, car elle serait écrasée et vidée.
- Ne mettez pas d’alcool ou d’éther sur la zone avant le retrait du parasite ! Contrairement aux idées reçues, vous ne pourrez pas l’endormir ainsi. À l’inverse, dérangée par l’odeur, elle risque de régurgiter le contenu de son estomac dans l’organisme de votre chien.
Deux autres conseils nous semblent importants.
- Portez toujours des gants, car la tique peut vous mordre, vous transmettre des germes ou provoquer une réaction inflammatoire avec sa salive. Ne l’écrasez pas entre vos doigts ou vos ongles bien entendu.
- Restez calme ! Si vous ne parvenez pas à l’extraire du premier coup ou si votre toutou s’agace, ne vous énervez pas. Soufflez un bon coup, faites-vous aider par un tiers et rassurez votre chien. Et si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas grave ! Rendez-vous chez votre vétérinaire qui se chargera de retirer le parasite.
Comment protéger son animal contre les tiques ?
Les tiques sont désormais présentes tout au long de l’année ou presque, raison pour laquelle il faut être vigilant en permanence. Si un contrôle régulier après une promenade ou à l’occasion d’une séance de brossage ou de caresse reste recommandé, il est possible de limiter les risques de morsure avec de bons gestes préventifs.
La meilleure prévention consiste à administrer à son petit compagnon un traitement antiparasitaire adapté, qui lutte généralement contre les puces et les tiques. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire, il pourra vous recommander un traitement adéquat qui convient au mode de vie de votre chien, à son âge ou à son poids.
Voici les différents traitements possibles.
Les pipettes ou spot-on
Ce sont les plus répandues et les plus efficaces. Elles se déclinent en plusieurs types selon le gabarit du chien. Il faut déposer le produit au niveau de la zone qui va de la nuque du chien à l’espace entre ses omoplates pour éviter qu’il ne le lèche. Ce produit traverse ensuite son épiderme et agit très rapidement sur l’ensemble de son corps.
Ce type de produit est préventif et curatif. Ainsi, si des tiques sont présentes sur le chien, elles meurent dans les 24 heures après application. En général, l’efficacité est d’une durée d’un mois. Ce type de prévention est donc à renouveler toutes les quatre semaines environ.
La seule contrainte est que pour assurer son efficacité, il faut éviter de laver le chien (ou tout du moins de mouiller cette zone) avant et après l’application. Il est également préférable de ne pas le caresser au niveau de la zone d’application.
Les colliers
Pour les plus petits toutous, il existe des colliers anti-tiques à installer autour de leur cou comme un collier standard. Ce type de produit agit pendant environ trois mois.
Le spray
Le spray anti-tiques et anti-puces protège le chien des invasions parasitaires pendant environ un mois. En revanche, il peut être un peu moins pratique à appliquer que la pipette sur l’animal, et certains toutous apprécient peu le bruit du vaporisateur.
La poudre et le shampoing
Moins répandues, ces solutions sont essentiellement curatives, pour éliminer les tiques déjà présentes sur le chien. Mais elles peuvent également protéger votre animal pendant quelques jours.
Le spray pour l’environnement du chien
Si votre chien revient à la maison couvert de tiques, il se peut que les parasites soient nombreux dans son environnement. Il risque donc d’en rapporter à la maison et les tiques peuvent alors se nourrir sur tous les hôtes du foyer et pondre leurs œufs dans la maison. Pour vous en protéger, il existe des sprays à utiliser dans l’habitation.
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