Au cours des deux dernières décennies, le python royal a gagné une place importante chez les terrariophiles. C’est une espèce de reptile conseillée aux débutants et un compagnon idéal qui sait adapter son confort à très peu d’exigences. Cependant, il faut pouvoir se renseigner auparavant sur ses besoins, ses particularités et son fonctionnement, afin de lui permettre de vivre en toute sérénité.
Le python royal : description
Le python royal (Python Regius), appelé aussi python boule, est un serpent constricteur (qui étouffe ses proies), originaire d’Afrique subsaharienne. Il fait partie des plus petits de la famille des pythons trouvés sur le continent. Il est reconnaissable à sa taille moyenne, généralement comprise entre 1,20 m à 1,50 m. Il est toutefois possible de croiser des spécimens atteignant 1,80 m. Son poids moyen est de 2 kilos, mais certains spécimens ont atteint les 5 kilos en captivité. Sa durée de vie est d’environ 30 ans. Prendre l’initiative d’adopter un python royal ne doit donc pas être faite sur un coup de tête puisque c’est une adoption longue durée !
Ce serpent possède un corps trapu, une courte queue et une tête marron sombre à noir reliée au cou par une rangée de dosettes loreales identifiables de part et d’autre de sa mandibule. La couleur de base va du jaune au marron foncé avec quelques nuances de blanc sur tout le corps. Les écailles du ventre sont blanches ou grises. Il est possible de croiser des spécimens possédant des bandes jaunes éparses de la tête à la queue.
Sous l’impulsion des éleveurs, de nombreuses mutations génétiques sont apparues. Depuis plusieurs années, il est possible de rencontrer des pythons Regius albinos, caramel, ghost, jungle et plus encore.
Le comportement du python royal en captivité
Le python royal est un serpent naturellement peureux. Aussi, il est rare de le voir s’attaquer à son maître. D’ailleurs, lorsqu’il est envahi par ce sentiment, il se roule en boule en cachant sa tête au milieu de son corps d’où son surnom de python boule.
Lorsqu’il est domestiqué précocement, il devient aisé de le manipuler, car il s’y habitue progressivement. Cependant, il faut savoir qu’il ne retire aucun plaisir à être manipulé ou caressé. Il préfère rester tranquille. Animal peu sociable, le faire cohabiter avec un congénère ou un serpent d’une autre race est à éviter, car cela serait une source de stress qui peut aussi mener à un conflit de territoire.
Comment aménager le terrarium du python royal ?
Les dimensions du terrarium doivent être adaptées à la morphologie du serpent. Un terrarium de 90x45x60 (longueur – largeur – hauteur), est suffisant et convient quand il est adulte. Il faut prévoir des aérations, notamment un toit en grillage fin.
Pour son confort et en qualité d’espèce semi-arboricole, le serpent a besoin d’éléments de décors qui lui permettent de grimper et de bouger. Il faut ainsi prévoir une cachette où il peut aller pour se rassurer, de la végétation, sans oublier une grande racine, très utile en période de mue puisqu’elle l’aidera à se débarrasser de sa peau. Il ne faut pas oublier une gamelle d’eau, assez grande, car le serpent va s’y abreuver, mais aussi aimera s’y immerger pendant la mue.
Pour le sol, privilégiez un substrat composé de gros morceaux, comme des copeaux ou écorces de bois. Le terrarium doit être nettoyé intégralement et le substrat changé tous les 3 à 6 mois. Ne pas oublier de retirer régulièrement les excréments quand ils sont secs.
Il faut aussi prévoir une zone chaude et une zone plus fraîche. Pour maintenir le côté chaud (environ 30°C), un câble chauffant ou un tapis d’environ 20 watts sont parfaits. Le côté frais doit être à environ 25°C. Il faut réduire la température ambiante en fin de journée pour maintenir son système thyroïdien. Enfin, pour l’hygrométrie, il suffit de vaporiser de l’eau tiède une à deux fois par semaine de façon générale et tous les jours en période de mue.
Choisir un bon substrat
Le choix du substrat est important, car le serpent renverse beaucoup sur son passage et défèque de façon importante. Il faut tenir compte de la capacité d’absorption du substrat concernant les odeurs, le taux d’humidité conservé, la poussière qui s’en dégage, etc. Les substrats les plus courants sont : la tourbe blonde, la fibre coco, la terre de jardin où de forêt passée au four pour la débarrasser des parasites et des insectes.
Il est fortement déconseillé d’utiliser les copeaux de résineux, car ce type de matière dégage des sèves reconnues nocives pour le python. Pareil pour le sable ou le gravier susceptibles de provoquer occlusion ou indigestion en cas d’ingestion par le serpent.
L’importance de la chaleur
Une bonne chaleur est indispensable pour la digestion du python royal. En effet, le risque de pourrissement du repas dans le ventre du serpent est élevé si la température de la zone n’est pas suffisamment élevée. Ceci explique pourquoi le python royal refuse de s’alimenter en hiver. L’apport de chaleur peut être fonction du matériau du terrarium.
- Si le terrarium est en verre, le tapis chauffant devra être placé en dessous de celui-ci. Avant, il est important de surélever le terrarium avec de petites cales afin d’éviter la surchauffe et l’éclatement du verre. Pour être certain de conserver une température optimale en tout temps, une sonde peut être placée sur un point à l’intérieur et à la base de terrarium.
- Si le terrarium est en bois, le tapis chauffant est placé à sa base et à l’intérieur. Il sera protégé sous une plaque de plexiglas ou sous une ardoise afin d’éviter les brûlures. Lorsque les températures descendent sous les 20°C en hiver, il est possible d’ajouter une lampe chauffante. Dans ce cas, il faut prévoir une protection sur la lampe. Cela permet d’éviter les brûlures.
L’hygrométrie : un facteur non négligeable
Pour un python Regius le taux d’hygrométrie acceptable peut être compris entre 40 à 65 %. Pour maintenir ce taux d’humidité, la gamelle d’eau et la température de la pièce devraient suffire pour obtenir un résultat satisfaisant. Toutefois, pour être certain de se tenir dans les normes, il est impératif de se procurer un hygromètre.
Comment nourrir un python royal ?
L’âge constitue un paramètre important lorsqu’il faut nourrir un python royal. En effet, lorsque le serpent est plus jeune, les fréquences des repas sont plus rapprochées. Aussi, un repas par semaine est nécessaire. Au fur et à mesure qu’il se développe, les fréquences sont plus espacées. Lorsqu’il atteint l’âge adulte, un repas par mois lui convient.
Dans le commerce, il est possible de trouver des repas adaptés à l’alimentation du python royal. Il affectionne les proies entières. De ce fait, lorsqu’il est plus jeune, de petites souris constituent un bon repas. Une fois qu’il a atteint l’âge adulte, il a besoin des rats adultes.
À ce stade, une question se pose : est-il préférable d’apporter aux serpents des proies vivantes ou des aliments congelés ? Tout dépend de la volonté du propriétaire. Certains préfèrent la nourriture dite « vivante » afin de permettre au python de conserver ses aptitudes de chasseur. Par contre, d’autres préfèrent servir au serpent une nourriture congelée. Une manière d’éviter un stress au serpent et au rongeur. De plus, en considérant que ce dernier possède des griffes et des dents, cela limite les risques de blessures pour le serpent.
Les parasites : ennemis du python royal
Le python Regius possède de bons anticorps, ce qui lui octroie une santé de fer. De ce fait, il est rare qu’il tombe malade, excepté si les conditions de sa captivité sont mauvaises. Par exemple, il peut subir les assauts des parasites tels que les mites ou les tiques. Ces indésirables peuvent être transmises par contact, après la manipulation à mains nues et sales ou après avoir touché un autre serpent. Pour cette raison, il est indispensable de se laver les mains entre deux manipulations du python.
La présence des parasites peut se constater de deux manières. Soit, ils peuvent être vus en train de se balader sur le ventre du serpent. Soit, le comportement du python peut tirer la sonnette d’alarme. Lorsqu’il est attaqué par les mites, il va régulièrement se baigner dans la gamelle d’eau. Une habitude qui n’est pas la sienne en temps normal.
En présence de parasites, il faut agir de manière rapide et définitive. Cela consiste à vider le terrarium et à la nettoyer minutieusement avec du vinaigre blanc. Ensuite, il faut plonger tous les éléments du décor dans de l’eau chaude mélangée au vinaigre blanc. Pour terminer la stérilisation, il est recommandé de mettre du papier journal dans le terrarium en guise de substrat. Le python devra passer une semaine dans cet environnement stérilisé. Il est strictement interdit d’y remettre la gamelle d’eau, car elle favorise la prolifération des tiques. Pour désaltérer le serpent, il suffit de vaporiser l’une des parois du terrarium avec de l’eau.
Pour débarrasser le python des tiques, il est recommandé d’utiliser un spray doux pour éviter de nuire à la bonne santé du reptile. Il est possible d’utiliser un spray pour chaton et de le vaporiser sur une chaussette propre. Ensuite, il s’agit d’utiliser la chaussette imbibée pour frotter tout le corps de l’animal. Le processus est à répéter tous les deux jours pendant une semaine. Attention, il est impératif de ne pas frotter la tête du serpent avec ce produit.
Bien entendu, si vous rencontrez des difficultés, il ne faut pas hésiter à consulter un vétérinaire spécialisé.
Posséder un python royal à la maison est donc possible, d’autant plus que c’est un reptile facile à manipuler. Ils peuvent être maintenus en captivité sans aucune contrainte, mais il faut toutefois pouvoir justifier de leur origine, grâce au numéro de CITES qui doit être obligatoirement indiqué sur le document de vente. En effet, c’est une espèce protégée par la Convention de Washington. Son importation est donc soumise à un contrôle au niveau du pays exportateur et du pays importateur.
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