Désormais présentes tout au long de l’année ou presque, les tiques sont des parasites qui vivent dans la végétation et qui peuvent s’accrocher à votre chat pour se nourrir de son sang. Cet acarien n’est pas un danger en lui-même, mais il peut en revanche transmettre à votre petit compagnon des bactéries et des virus qui l’ont préalablement contaminé.
Mais alors, comment les éviter ? Quels sont les risques pour votre petit félin ? Comment les retirer lorsqu’elles se sont implantées dans son épiderme ? Peut-on protéger les chats ? Faisons le tour de la question dans ce dossier.
La tique du chat : qui est-elle ? Quels sont les risques ?
La tique est un parasite de la famille des acariens. De couleur noire, marron ou beige, elle est dotée de huit pattes et elle mesure entre 1 et 3 mm à l’état normal, puis jusqu’à 2 cm une fois gorgée de sang. En général, elle apprécie les températures situées entre 0 °C et 20 °C, raison pour laquelle on peut la croiser tout au long de l’année, mais principalement en automne et au printemps.
Elle vit dans la végétation, les hautes herbes, les buissons, les haies, les arbres et les arbustes, dans l’attente notamment d’un hôte sur lequel s’accrocher pour se nourrir. Lorsqu’elle croise la route d’un matou, elle s’agrippe à son pelage et s’y installe, le plus souvent là où la peau est la plus fine afin de s’alimenter de sang. Une fois en place – souvent au niveau de la tête et des oreilles ou du cou – la tique plante son rostre dans l’épiderme du minet et aspire du sang au point de gonfler énormément. Une fois rassasiée, elle se détache toute seule pour aller pondre ses œufs.
La morsure de la tique en elle-même ne présente pas de danger, car ce parasite ne prélève qu’une infime partie de sang sur son hôte, même si une réaction inflammatoire est possible, au point de former une rougeur ou un petit abcès qui tendent à disparaitre rapidement. En revanche, le risque est surtout lié aux bactéries et aux virus que la tique peut transmettre à l’animal qu’elle pique. Si ce petit acarien est déjà lui-même infecté, il peut en effet contaminer le chat et lui inoculer des maladies dont les conséquences sont graves, voire mortelles.
En général, le risque de contamination le plus élevé débute à partir de 48 heures de présence de la tique. C’est pour cette raison qu’il est important de retirer le parasite le plus vite possible.
Voici les principales pathologies auxquelles le chat est exposé en cas de morsure de tique.
L’hémobartonellose
Cette maladie, due à un parasite qui a lui-même infecté la tique, entraine une atteinte des globules rouges. Le chat perd du poids de manière soudaine, il est fiévreux, abattu, il n’a plus d’appétit, ses muqueuses sont pâles et il présente rapidement des troubles respiratoires. Il peut décéder subitement en l’absence de traitement adapté.
Seule une analyse sanguine permet d’identifier la maladie et il faut administrer un traitement antibiotique rapidement pour soulager le chat. Il est à noter cependant que certains petits félins sont atteints sans jamais déclarer la pathologie.
La borréliose ou maladie de Lyme
Due à la bactérie Borrelia qui se répand dans l’organisme du chat, cette maladie provoque un gonflement des ganglions, des troubles cutanés, des douleurs musculaires et articulaires, une insuffisance rénale, une insuffisante cardiaque et elle conduit généralement au décès du matou. Toutefois, après la contamination, elle peut mettre plusieurs mois avant de se déclarer. Il est donc important de prescrire très rapidement un traitement antibiotique au chat mordu par une tique afin d’éliminer la bactérie.
Dans la mesure où elle est difficile à détecter, il est important de mettre en place des mesures de prévention efficaces et de consulter rapidement le vétérinaire en cas de doute, car seule une analyse sanguine pourra confirmer la contamination.
L’ehrlichiose
Également provoquée par une bactérie, l’ehrlichiose est plus rapidement décelable. Quelques jours après la morsure, le chat atteint est fatigué, fiévreux et il souffre de douleurs articulaires. Il peut aussi se mettre à vomir. Néanmoins, dans certains cas, l’animal est asymptomatique. Pourtant, la bactérie s’est diffusée dans son organisme et elle y provoque des dommages irréversibles.
Certains chats alternent des phases de crises et des périodes de latence, mais si la maladie devient chronique, elle conduit le plus souvent au décès du chat. Là encore, la prévention est importante pour éviter une contamination, mais en cas de morsure, seule la prise d’un traitement antibiotique immédiat permet de limiter ses effets négatifs.
Comment repérer une tique chez le chat ?
Repérer une tique dans le pelage d’un chat n’est pas une mince affaire, car elles savent se cacher. En outre, il est rare que l’animal soit gêné par leur présence, car une tique sécrète une salive anesthésiante pour que son hôte ne se rende pas compte de sa morsure afin de se nourrir en toute tranquillité. Contrairement à la puce, elle ne génère donc pas de démangeaison. Le plus souvent, c’est en brossant ou en caressant son petit compagnon qu’on la détecte.
Pourtant, pour éviter les risques de contamination, il est important de retirer la tique le plus rapidement possible, idéalement dans les 24 heures au maximum après morsure. En conséquence, vous l’aurez compris, il faut vérifier très régulièrement le pelage de votre petit compagnon à la recherche d’une éventuelle indésirable. Si votre chat ne sort pas ou peu, vérifiez son pelage après une de ses promenades ou une des vôtres, car vous pouvez tout à fait rapporter une tique à la maison sans vous en apercevoir. S’il sort tous les jours, il faudrait idéalement l’inspecter chaque soir, par exemple à l’occasion d’une séance de caresses ou de brossage.
Identifier une tique n’est pas toujours évident, car si certaines sont bien noires et très visibles, d’autres sont de couleur claire, comme la peau du chat, et peuvent se confondre avec un petit bouton anodin ou une verrue. Au moindre doute, essayez d’observer la protubérance pour détecter d’éventuelles pattes. Généralement, les tiques se logent au niveau de la tête ou du cou, des yeux, des coussinets ou des aisselles. Cependant, ce n’est pas systématique. Certaines intruses mordent là où elles le peuvent.
Si la tique s’est détachée, la zone peut être irritée, rouge, voire enflée. Il n’est pas rare que le chat se gratte, mais le parasite n’étant plus là, il n’est pas toujours évident de savoir qu’il s’agit d’une trace laissée par la morsure d’une indésirable.
Comment retirer une tique sur mon chat ?
Retirer une tique du pelage de votre chat n’est pas bien difficile, mais il vous faut impérativement être équipé du seul et unique outil pour ce faire : le tire-tique. Ce petit accessoire est vendu en pharmacie ou chez le vétérinaire à tout petit prix (entre 2 euros et 7 euros en moyenne). Si vous avez un chat, un animal d’une autre espèce ou même pour vous, c’est un indispensable !
On évite en effet d’utiliser une pince à épiler, car vous ne pourrez pas retirer la tête de la tique, qui restera alors plantée dans l’épiderme de l’animal. Cela aggrave même la situation, car il est presque impossible de l’éliminer. Évitez également de tenter de l’endormir avec de l’éther, car le parasite aura pour réflexe de recracher le contenu de son estomac dans l’organisme du chat… avec toutes les bactéries qu’il contient ! Bien entendu, n’y allez pas non plus avec les doigts, car elle peut ensuite vous piquer, vous !
Munissez-vous donc de votre tire-tique et soyez prêt à agir. Rassurez-vous, une fois en place, la tique ne bouge pas. Elle reste plantée dans l’épiderme. Voici les étapes à suivre.
- Dégagez la zone autour de la tique en écartant bien le pelage de votre chat. N’hésitez pas à vous faire aider d’un tiers si votre minet se montre récalcitrant.
- Glissez la fente du tire-tique le long de la peau du chat jusqu’à saisir le parasite entre les deux crochets.
- Évitez de tirer pour ne pas arracher seulement le corps ! Effectuez une petite rotation comme pour la dévisser du pelage. Elle sera ainsi ôtée en douceur.
- Assurez-vous que toute la tique a bien été retirée.
- Désinfectez soigneusement la zone avec un produit désinfectant.
Attention toutefois ! Le fait de retirer la tique ne la tue pas, elle va donc chercher à se nourrir autrement. Pour éviter qu’elle vous pique, protégez-vous bien et éliminez-la aussitôt.
Dans les jours qui suivent la morsure, surveillez votre petit chat. La zone peut être enflammée et rouge sans pour autant que ce soit grave, mais il faut rester vigilant. Si son comportement change ou si la plaie reste rouge ou cernée d’un halo rouge, consultez sans attendre le vétérinaire afin qu’il mette en place un traitement antibiotique adapté.
Quelle prévention mettre en place pour éviter la tique chez le chat ?
S’il faut retirer une tique le plus vite possible pour limiter les risques, le mieux est encore de prévenir le danger de morsure avec une prévention efficace. Tous les chats peuvent être concernés, même les matous qui sortent peu ou les casaniers qui ne quittent pas leur canapé, car les tiques peuvent être ramenées à la maison lors de vos promenades ou par vos visiteurs.
Les tiques peuvent également venir de votre jardin et être rapportées à l’intérieur par un autre chat ou par un chien.
Il vous faut donc être vigilant et regarder très attentivement le pelage de votre minet régulièrement, mais l’idéal est d’appliquer sur votre matou un antiparasitaire pour le protéger plus efficacement. Sous la forme d’une pipette ou d’un spray, ces solutions anti-tiques et anti-puces limitent grandement les risques. Les pipettes sont généralement les plus efficaces, elles sont à appliquer au niveau de la zone de la base du cou et entre les omoplates du minet pour éviter qu’il n’élimine le produit par léchage. Si des tiques ont déjà en place, elles sont tuées en l’espace de 24 heures.
Ce type de traitement antiparasitaire préventif est généralement à appliquer toutes les quatre semaines pour une protection efficace et durable.
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